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Le français et la francophonie au Canada

Les réponses aux diverses questions linguistiques que comprend le Recensement de la population de 2011 permettent d'étudier la francophonieNote de bas de page 1, notion aux multiples contours, et la présence du français au Canada. Un aperçu des statistiques portant sur la langue maternelleNote de bas de page 2, la capacité déclarée de pouvoir soutenir une conversation en français, la langue d'usage à la maison et la première langue officielle parléeNote de bas de page 3 fournit un portrait sommaire des quatre indicateurs clés ou mesures de la présence du français au Canada et au sein de chacune des provinces et chacun des territoiresNote de bas de page 4.

Près de 10 millions de Canadiens ont déclaré pouvoir parler le français

En 2011, près de 10 millions de Canadiens déclaraient pouvoir soutenir une conversation en français, comparativement à moins de 9,6 millions en 2006Note de bas de page 5. Toutefois, cela représentait une baisse de pourcentage puisque 30,1 % de la population canadienne déclaraient pouvoir parler le français en 2011 comparativement à 30,7 % cinq ans plus tôt.

Le nombre de personnes de langue maternelle française s'élevait à près de 7,3 millions en 2011 et 7,9 millions de Canadiens parlaient le français à la maison au moins régulièrement. Le nombre de personnes dont le français est la première langue officielle parlée est quant à lui passé de 7,4 millions en 2006 à 7,7 millions en 2011 (tableau 1)Note de bas de page 6.

En revanche, bien que le nombre de personnes déclarant avoir le français comme langue maternelle se soit accru de près de 328 000 entre 2006 et 2011, la proportion que représente cette population au sein de l'ensemble de la population canadienne a diminué légèrement, passant de 22,3 % à 22,0 %Note de bas de page 7. De même, le nombre de locuteurs du français comme principale langue d'usage à la maison a augmenté, bien que la part relative de cette population ait légèrement diminué, de 21,7 % à 21,5 %. Finalement, la proportion de la population canadienne ayant le français comme première langue officielle parlée est également en baisse, de 23,6 % à 23,2 %.

Peu de changement observé au Québec

Au Québec, la proportion de la population déclarant avoir le français comme langue maternelle (seule ou en combinaison avec une autre langue) a diminué de 80,1 % à 79,7 % entre 2006 et 2011 (tableau 2)Note de bas de page 8. Celle déclarant parler le français le plus souvent à la maison a légèrement diminué de 82,7 % à 82,5 %. L'utilisation du français en tant que langue secondaire parlée régulièrement s'est quant à elle légèrement accrue de 4,3 % à 4,5 %. Quant à la capacité de parler le français, la proportion est demeurée à peu près stable, passant de 94,5 % à 94,4 %.

À l'extérieur du Québec, hausse du nombre de personnes ayant déclaré le français comme langue maternelle

À l'extérieur du Québec, le nombre de personnes ayant déclaré le français comme langue maternelleNote de bas de page 9 était d'environ 1 067 000 en 2011 comparativement à près de 1 013 000 en 2006 (tableau 3). Il s'agit d'une augmentation de 54 000 personnes malgré une baisse de leur poids relatif de 4,3 % à 4,2 %Note de bas de page 10.

L'utilisation du français à la maison a également augmenté entre 2006 et 2011 (de 998 700 à 1 090 300) tant chez ceux déclarant le parler comme langue principale (le plus souvent) que comme langue secondaire (régulièrement). En termes de proportion, il s'agit d'une légère baisse de 2,7 % à 2,6 % chez les premiers et une légère hausse de 1,5 % à 1,7 % chez les seconds. Finalement, la population ayant le français comme première langue officielle parlée était de 1 007 580 en 2011 comparativement à 997 125 en 2006, soit une augmentation de plus de 10 000 personnes. Le poids démographique de cette population passait de 4,2 % à 4,0 % au cours de cette périodeNote de bas de page 11.

À l'extérieur du Québec, plus des trois quarts de ceux qui parlent le français à la maison résident au Nouveau-Brunswick ou en Ontario

En 2011, 77 % des personnes hors Québec déclarant parler le français à la maison (le plus souvent ou régulièrement) résidaient au Nouveau-Brunswick ou en Ontario. Le nombre de personnes parlant français à la maison était de 596 000 en Ontario et de 245 000 au Nouveau-Brunswick (tableau 4). Selon la caractéristique linguistique examinée, on observe peu de changement entre 2006 et 2011 en Ontario, à l'exception de la baisse de la proportion de personnes déclarant pouvoir soutenir une conversation en français. Au Nouveau-Brunswick, la part du français semble connaître un certain recul, et ce, peu importe la caractéristique examinée.

La présence du français s'accroît en Alberta et en Colombie-Britannique

De toutes les provinces, c'est en Alberta que le taux d'accroissement de la population ayant le français comme langue maternelle ou comme langue parlée le plus souvent à la maison a été le plus important entre 2006 et 2011 (tableau 6). La population qui a déclaré avoir le français comme langue maternelle est ainsi passée de 68 435 à 81 085, soit une hausse de près de 13 000 personnes. Il s'agit d'une augmentation de plus de 18 % de son effectif depuis 2006. De plus, la population ayant déclaré parler le français le plus souvent à la maison était de 32 400 en 2011 comparativement à 23 515 en 2006. Quant à la Colombie-Britannique, le taux d'accroissement de sa population ayant le français comme langue maternelle ou comme langue parlée le plus souvent à la maison a été de +12 % et +22 % respectivementNote de bas de page 12. À titre de comparaison, ces taux d'accroissement ont été de +5 % et +6 % respectivement en Ontario.

Une baisse continue du français depuis trente ansNote de bas de page 13

La proportion de Canadiens qui déclarent pouvoir soutenir une conversation en français a légèrement diminué au cours des trente dernières années. D'autre part, la baisse du poids relatif de la population dont le français est la langue maternelle, la première langue officielle parlée ou la langue d'usage à la maison a été plus marquée (figure 1).

En 2011, 30,1 % de la population canadienne déclarait pouvoir soutenir une conversation en français, comparativement à 31,8 % en 1981. Cette baisse plus faible (en comparaison de celle de la langue maternelle, de la première langue officielle parlée et de la langue parlée à la maison) est en partie attribuable à la croissance de la population n'ayant pas le français comme langue maternelle qui déclare pouvoir soutenir une conversation dans cette langue. Ainsi, en 1981, 8,3 % de la population dont le français n'est pas la langue maternelle déclarait pouvoir parler cette langue. Cette proportion se situait à 10,6 % en 2011.

En comparaison de l'évolution de la part de la population canadienne capable de parler le français, la baisse du poids démographique de la population dont le français est la langue maternelle est plus accentuée. Alors qu'en 1981, 25,7 % des Canadiens étaient de langue maternelle française, cette proportion se situait à 21,7 % trente années plus tard. On observe une diminution similaire en ce qui a trait à l'usage du français comme langue parlée le plus souvent à la maison : 24,6 % de la population en 1981 comparativement à 21,0 % en 2011.

La proportion de la population ayant le français comme première langue officielle parlée a également connu une baisse soutenue, quoique moindre que celle observée pour la langue maternelle française. En 1981, cette proportion (26,3 %) était assez proche de celle de la population de langue maternelle française. Trente ans plus tard, la population ayant le français comme première langue officielle parlée représentait 23,2 % de la population. La diminution est moindre que celle de la population de langue maternelle française notamment en raison du fait que plus de 7 % des Canadiens ayant le français comme première langue officielle parlée n'ont pas cette langue comme langue maternelle.

L'immigration internationale exerce une forte influence sur l'évolution du français

Plusieurs facteurs démographiques expliquent l'évolution du français et de la francophonie au Canada. Outre un faible taux de fécondité et une transmission incomplète de la langue maternelle française des parents aux enfantsNote de bas de page 14, c'est l'immigration internationale qui influe le plus sur l'évolution du français au Canada. En moyenne, au cours des 20 dernières années, environ 235 000 nouveaux immigrants sont venus s'établir au Canada chaque année, dont plus de 80 % n'ont ni le français ni l'anglais comme langue maternelle.

En général, parmi les deux langues officielles du pays, la très forte majorité de ces immigrants ne connaissent que l'anglais, l'utilisent au travail et dans leur vie de tous les jours. De même, c'est surtout l'anglais qui, au fil du temps, finit par s'imposer dans les foyers de ces immigrants hors du QuébecNote de bas de page 15.

Hausse des nombres, mais diminution constante du poids démographique

Notons que si le poids démographique de la population de langue maternelle française, de langue d'usage française ou ayant cette langue comme première langue officielle parlée a diminué de la sorte au cours des trente dernières années, leur nombre, en revanche s'est accru (tableau 8), quoiqu'à un rythme moindre que celui de l'ensemble de la population canadienne.

Au cours des trente dernières années, soit entre 1981 et 2011, la population canadienne a augmenté de près de 38 %. Par comparaison, la population de langue maternelle française a augmenté de 16 %. La population dont le français est la principale langue d'usage à la maison et la première langue officielle parlée se sont accrues de 17,6 % et 21,3 % respectivement. Depuis trente ans, la croissance de la population déclarant pouvoir soutenir une conversation en français (29,9 %) est la plus proche de celle de l'ensemble de la population canadienne (37,5 %). Au cours de cette période, cette population est en effet passée de près de 7,7 millions à près de 10 millions de personnes.

Renseignements supplémentaires

Des renseignements supplémentaires sur la langue à divers échelons géographiques se trouvent dans les Faits saillants en tableaux, no 98‑314‑X2011002 au catalogue, Tableaux thématiques, nos 98‑314‑X2011016 à 98‑314‑X2011045, et nos 98‑314‑X2011048 à 98‑314‑X2011050 au catalogue, le Profil du recensement, no 98‑316‑X au catalogue, ainsi que dans le nouveau produit du recensement Série « Perspective géographique », no 98‑310‑X2011004 au catalogue.

Note aux lecteurs

Arrondissement aléatoire et répartitions en pourcentage : Afin de protéger le caractère confidentiel des renseignements recueillis lors du Recensement de 2011 tout en maintenant la qualité des résultats, on applique une méthode qui consiste à arrondir de façon aléatoire les valeurs présentées dans les cellules individuelles. Par conséquent, lorsque ces données sont totalisées ou regroupées, la valeur totale peut ne pas correspondre à la somme des valeurs individuelles, étant donné que le total et les totaux partiels sont arrondis séparément. De même, la somme des répartitions en pourcentage, qui sont calculées à partir de données arrondies, ne correspond pas nécessairement à 100 %.

En raison de l'arrondissement aléatoire, les chiffres et les pourcentages peuvent varier légèrement d'un produit du recensement à un autre, comme le document analytique, les faits saillants en tableaux et les tableaux thématiques.

Encadré : Comparabilité des données linguistiques entre les recensements de la population

Pour la première fois en 2011, trois questions sur la langue ont été posées dans le questionnaire du recensement qui a été distribué à 100 % de la population, c.-à-d. la connaissance des langues officielles, la langue parlée à la maison et la langue maternelle.

Les données linguistiques et les analyses publiées pour tous les recensements depuis 1996 étaient fondées presque exclusivement sur les réponses obtenues du questionnaire du recensement complet distribué à 20 % de la population.

Toutes les analyses de tendances de la présente diffusion et les produits connexes comparent les données du Recensement de 2011 aux données des recensements antérieurs obtenues du questionnaire complet.

L'évaluation des données portant sur la connaissance des langues officielles et la première langue officielle parlée indique qu'elles sont comparables à celles des recensements antérieurs.

Toutefois, Statistique Canada a constaté des changements dans la façon dont les Canadiens ont répondu aux questions sur la langue maternelle et la langue parlée à la maison. Ces changements semblent émaner des modifications apportées au positionnement et au contexte des questions linguistiques dans les questionnaires du Recensement de 2011 par rapport aux recensements antérieurs. Il en résulte que les Canadiens semblent avoir été moins portés que lors des recensements antérieurs à déclarer une langue autre que le français ou l'anglais comme seule langue maternelle, et plus enclins à déclarer plus d'une langue maternelle et plus d'une langue d'usage à la maison.

Il n'est pas inhabituel dans la recherche par enquête d'observer des changements dans les façons dont on répond aux questions lorsqu'on apporte des modifications à un questionnaire et, tout particulièrement, des modifications au contexte dans lequel s'insère une question.

Les utilisateurs de données sont invités à la prudence dans l'évaluation des tendances se rapportant à la langue maternelle et à la langue parlée à la maison lors de la comparaison des données du Recensement de 2011 aux données des recensements antérieurs.

En ce qui a trait aux données sur la langue maternelle, des comparaisons autres que celles effectuées dans cette présente analyse sont possibles en fonction des besoins de l'utilisateur, étant donné que la question sur la langue maternelle a été posée dans les questionnaires complets et abrégés des recensements antérieurs. Les utilisateurs devraient tenir compte des avantages ainsi que des limites de chaque ensemble de données.

Les lecteurs pourront consulter la publication à venir intitulée Document méthodologique sur les données linguistiques du Recensement de 2011, no 98-314‑X2011051 au catalogue pour une analyse détaillée des facteurs affectant la comparabilité des données sur la langue entre les recensements.

Remerciements

Le présent rapport a été rédigé par Jean-Pierre Corbeil, de la Division de la statistique sociale et autochtone de Statistique Canada, avec la collaboration des membres du personnel du Secrétariat des domaines spécialisés du recensement, de la Division de la statistique sociale et autochtone, de la Division des opérations du recensement, de la Division de la diffusion et de la Division des communications de Statistique Canada.

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