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La collecte et le traitement des données du recensement sont assujettis à des normes de qualité rigoureuses, mais il est impossible d'éliminer toutes les erreurs. Il existe deux types d'erreur de couverture de la population. Le sous-dénombrement de la population désigne l'exclusion de personnes qui auraient dû être dénombrées, alors que le surdénombrement de la population désigne l'inclusion de personnes dénombrées plus d'une fois (généralement deux fois).
Le sous-dénombrement peut survenir au cours de la première étape du recensement si la liste des logements utilisés pour l'univers des logements est incomplète. Ce risque est plus élevé notamment si un logement est en voie de construction. En revanche, il peut y avoir un surdénombrement si un logement est dénombré à deux reprises ou si un logement en construction qui n'est pas encore habitable est inclus.
Il y a également des risques d'erreur de couverture à l'étape de la collecte des données sur le terrain. Les erreurs commises par les répondants sont à l'origine des erreurs de couverture lorsque la personne qui remplit le questionnaire du recensement exclut ou omet une personne dont le lieu habituel de résidence est le logement en question d'après les règles du recensement; il y a alors sous-dénombrement. La personne peut également inclure une personne dont le lieu habituel de résidence n'est pas le logement en question; il y a alors surdénombrement si la personne a déjà été dénombrée à son lieu habituel de résidence ou à un autre endroit. Il est généralement facile de déterminer le lieu habituel de résidence d'une personne. Cependant, le processus, comme mentionné dans la section précédente, est parfois plus complexe et des règles spéciales ont été créées pour définir le lieu habituel de résidence d'une personne. Le questionnaire du recensement fait état de ces règles, mais, comme elles sont nombreuses, il peut y avoir des problèmes de compréhension. Les erreurs de couverture peuvent survenir lorsque les règles ne sont pas consultées ou lorsqu'elles sont appliquées de façon inappropriée. La notion de jour du recensement comme date de référence pour déterminer le lieu habituel de résidence peut également être mal comprise donnant lieu à des erreurs de couverture.
Les erreurs de couverture peuvent également être commises au cours de l'étape de traitement, à tout moment où les dossiers des personnes ou des ménages sont entrés dans la base de données du recensement ou retirés de celle-ci. Les dossiers peuvent être annulés par erreur. Les questionnaires peuvent être associés à un dossier erroné ou retournés trop tard pour être inclus.
Le risque de sous-dénombrement des sans-abri est élevé, et ce, même si des mesures sont prises pour assurer le dénombrement de cette partie de la population. D'autres situations peuvent également entraîner des erreurs de couverture. Ainsi, les jeunes adultes qui ont récemment quitté le domicile familial peuvent donner lieu à un sous-dénombrement parce que leurs colocataires et leurs parents ne les inscrivent pas dans le questionnaire du recensement, ou à un surdénombrement parce que leur nom est inscrit dans deux questionnaires du recensement. Les personnes qui ont un deuxième lieu de résidence à cause de leur emploi peuvent également être à l'origine d'erreurs de couverture.
Les utilisateurs devraient également savoir dans quelle mesure les réserves indiennes et établissements indiens ont participé au Recensement de 2011. Dans certains cas, le dénombrement n'a pas été permis ou a été interrompu avant d'être terminé. Dans d'autres cas, la qualité du dénombrement a été jugée inadéquate. De plus, des désastres naturels ont empêché le dénombrement dans d'autres collectivités au moment du recensement (toutefois, en ce qui concerne les 13 collectivités du nord de l'Ontario victimes de désastres naturels, une collecte de données spéciale de l'Enquête nationale auprès des ménages a été menée à l'automne 2011. Les chiffres de population ont été estimés à partir des données recueillies et diffusés séparément). Ces 31 régions géographiques sont considérées comme des réserves indiennes et établissements indiens partiellement dénombrés. Il n'y a pas de données du recensement pour 2011 dans les réserves indiennes et établissements indiens partiellement dénombrés et ceux-ci ne sont pas inclus dans les totaux. Des problèmes semblables sont survenus lors de recensements antérieurs. Ainsi, 22 réserves indiennes et établissements indiens ont été déclarés partiellement dénombrés lors du Recensement de 2006 et 30 lors du Recensement de 2001. Neuf des 22 réserves indiennes et établissements indiens partiellement dénombrés lors du Recensement de 2006 ont participé au Recensement de 2011. Pour plus de renseignements, voir la section 12.2.
L'estimation de la population dans le cas des 31 réserves et établissements indiens partiellement dénombrés est une estimation basée sur un modèle. Cependant, comme il n'y a pas de source fiable permettant de vérifier les hypothèses utilisées dans le cas de ce modèle, l'estimation établie doit être utilisée avec circonspection. Pour plus de renseignements, voir la section 12.2.
Les sources possibles d'erreurs de couverture ont été définies au cours de l'étape de planification du Recensement de 2011 et les mesures suivantes ont été prises pour réduire les risques connexes :
Les limites de l'unité de collecte (UC) ont été soigneusement définies et configurées, de façon à ce qu'aucune des régions géographiques ne soit omise ou incluse deux fois.
Les secteurs de listage/livraison : Le manuel de l'agent recenseur renfermait des instructions quant à la façon de recenser une UC tout en minimisant les risques d'oublier des logements. Le nombre total de logements selon le Recensement de 2006 a été communiqué au chef des opérations sur le terrain, afin de l'aider à déceler les modifications notables. Par ailleurs, les opérations de listage donnant lieu à une différence marquée quant au nombre de logements par rapport au Recensement de 2006 ont donné lieu à une vérification de la liste. Enfin, des procédures précises de contrôle qualitatif ont été appliquées à l'UC, afin d'évaluer puis de corriger les modifications apportées à la liste. La section 4.2 définit les secteurs de listage/livraison et d'envoi par la poste.
Les secteurs d'envoi par la poste : L'envoi par la poste a été effectué en fonction d'une liste d'adresses provenant du Registre des adresses de Statistique Canada. Cette liste était mise à jour régulièrement et des activités de listage ont eu lieu, principalement là où la plus forte croissance était observée. Les activités de listage ont eu lieu en continu, mais de façon plus intensive dans les deux années précédant le recensement. Le travail des agents recenseurs a fait l'objet d'un contrôle qualitatif. Les logements collectifs devant être vérifiés par le personnel sur le terrain ont été identifiés avant l'étape de la collecte pour faire en sorte que, s'ils étaient occupés, qu'ils soient identifiés et inclus dans le recensement.
Des procédures spéciales ont été élaborées pour assurer le dénombrement des personnes ayant de la difficulté à répondre (p. ex., des personnes qui ne maîtrisent ni le français ni l'anglais ou qui sont analphabètes) et pour assurer le dénombrement des personnes qui se trouvent dans des quartiers particuliers des grandes villes où la réponse ou la couverture était plus faible dans le passé.
Des procédures spéciales ont été élaborées pour assurer le dénombrement de la population vivant dans une réserve indienne, une région éloignée ou inuite; le dénombrement y a été effectué par interview et tous les ménages sont inclus dans l'enquête nationale auprès des ménages (ENM).
Des messages publicitaires informaient les Canadiens à propos du recensement et indiquaient ce qu'ils devaient faire s'ils n'avaient pas reçu de questionnaire.
L'Assistance téléphonique du recensement (ATR) était offerte pour obtenir une réponse aux questions à propos du recensement, y compris à propos de la couverture.
Le questionnaire incluait une partie intitulée « Qui inscrire », ce qui permettait aux répondants de savoir quelles personnes devaient être incluses.
Le questionnaire demandait aux répondants d'indiquer s'il y avait des personnes à propos desquelles ils se posaient des questions. Un suivi téléphonique a été effectué par la suite auprès des répondants pour déterminer si les personnes en question devraient ou non être inscrites sur le questionnaire.
Le suivi téléphonique a été effectué après l'examen des questionnaires en cas d'incohérence quant à la couverture ou pour vérifier le statut des ménages, y compris les questionnaires ne comportant que des résidents étrangers ou temporaires.
Le suivi des cas de non-réponse comportait une vérification de la couverture des logements.
Ces procédures, ainsi qu'une formation appropriée, des vérifications supervisées et des systèmes de contrôle qualitatif durant les étapes de collecte et de traitement ont permis de réduire le nombre d'erreurs de couverture.
La présente section renferme une définition algébrique des erreurs de couverture. La lettre représente le total ou le nombre « réel » de personnes incluses dans la population visée. La lettre représente le chiffre du recensement publié de personnes incluses dans la population visée. L'erreur associée à l'utilisation de la lettre plutôt que la lettre est la suivante :
Cette erreur, désignée au moyen de la lettre , représente l'erreur de couverture nette de la population.
La lettre indique le sous-dénombrement de la population, c'est-à-dire le nombre de personnes non incluses dans, mais qui auraient dû l'être.
La lettre désigne le surdénombrement de la population, c'est-à-dire le nombre de dénombrements en trop inclus dans, mais qui n'auraient pas dû être inclus. comporte deux éléments. Le premier vise les dénombrements en trop des personnes dénombrées plus d'une fois. Les études de couverture mettent l'accent sur ces dénombrements en trop qui n'auraient pas dû être inclus dans . Le deuxième élément de désigne les personnes incluses dans, mais qui ne font pas partie de la population visée par le recensement. Ainsi, les étrangers en visite au Canada et dont le nom figure sur un questionnaire du recensement en tant que résidents habituels d'un logement ne devraient pas être inclus dans . C'est le cas également des personnes fictives. Le nombre de personnes dénombrées alors qu'elles ne font pas partie de la population visée par le recensement est généralement très peu élevé et peut être négligé selon les études précédentes. Les études de couverture du Recensement de 2011 n'ont donc pas donné lieu à l'évaluation de cet élément des erreurs de couverture.
Étant donné que la lettre désigne les personnes non dénombrées qui devraient être incluses dans et que la lettre désigne les dénombrements qui ne devraient pas être incluses dans , l'écart entre et correspond à moins , c'est-à-dire :
Le nombre réel de personnes dans la population visée par le recensement est alors le suivant :
On peut établir une estimation de grâce à , où :
est une estimation du nombre de personnes non incluses dans mais qui auraient dû l'être et est une estimation du nombre de personnes incluses dans mais qui n'auraient pas dû l'être. On peut supposer que le surdénombrement des personnes incluses en alors qu'elles ne font pas partie de la population visée par le recensement est égal à zéro, car il est négligeable. se limite donc à une estimation du nombre de dénombrements en trop parmi les doublons. Les études de couverture du recensement visent à établir les quantités et .
Les erreurs de couverture de la population du recensement peuvent généralement être exprimées en fonction de taux relatifs à la population réelle : le taux de sous-dénombrement est exprimé en un pourcentage de . Le taux de surdénombrement est exprimé en un pourcentage de . Le taux de sous-dénombrement net correspond à la différence entre et exprimé en un pourcentage de la population visée par le recensement. Ces trois taux peuvent être estimés au moyen des quantités , et , comme suit :
Un taux de sous-dénombrement net positif indique que le taux de sous-dénombrement est plus élevé que le taux de surdénombrement, c'est-à-dire que le nombre de personnes non incluses dans les chiffres publiés par le recensement est plus élevé que le nombre de dénombrements en trop. C'est généralement le cas pour tous les recensements du Canada. Cependant, un taux de sous-dénombrement net négatif a été observé dernièrement pour certains domaines d'intérêt.
Tel qu'indiqué ci-dessus, désigne le nombre de personnes non incluses dans mais qui auraient dû l'être. Le chiffre du recensement comporte deux éléments, soit :
où :
le nombre de dénombrements, c'est-à-dire le nombre de personnes inscrites sur un questionnaire du recensement.
le nombre de personnes imputées, c'est-à-dire une estimation du nombre de personnes omises dans le cas des logements non répondants et des logements occupés classés à tort comme des logements inoccupés. Pour plus de renseignements à propos de l'imputation de ménages au complet (IMC), voir la section 5.7.
Le sous-dénombrement est donc un sous-ensemble des personnes dont le nom n'est pas inscrit sur un questionnaire du recensement, mais qui devrait l'être. Le sous-dénombrement n'inclut pas les personnes qui n'ont pas été dénombrées soit parce qu'un questionnaire du recensement n'a pas été retourné pour le logement (logement non répondant), soit parce que le logement n'a pas reçu de questionnaire puisqu'il a été classé à tort comme un logement inoccupé (erreur de classification).
Bref, la population réelle est formée du chiffre du recensement et du sous-dénombrement net . La variable correspond à plus le nombre de personnes ajoutées lors de l'lMC et l'imputation vise des personnes habitant dans des logements non répondants ou dans des logements occupés classés à tort comme des logements inoccupés. correspond au sous-dénombrement , moins le surdénombrement .
Deux études postcensitaires ont été réalisées en vue d'établir une estimation des erreurs de couverture de la population du Recensement de 2011. La Contre-vérification des dossiers (CVD) permet de mesurer le sous-dénombrement de la population, alors que l'Étude sur le surdénombrement (ESR) permet de mesurer le surdénombrement de la population.
La CVD et l'ESR ont été réalisées après la collecte sur le terrain et le traitement. Les estimations provisoires des erreurs de couverture de la population du Recensement de 2011 ont été publiées le 28 mars 2013. Les estimations définitives ont été publiées le 26 septembre 2013, après un long exercice de validation détaillée effectué en collaboration avec la Division de la démographie et les coordonnateurs statistiques provinciaux et territoriaux. Ces données ont été publiées en même temps que les nouvelles estimations de population officielles tenant compte de la mise à jour de la population de base à la suite du Recensement de 2011. Les chiffres de population du recensement rajustés en fonction du sous-dénombrement net de la population constituaient les estimations à jour de la population de base.
La méthodologie utilisée pour les deux études de couverture peut être décrite brièvement comme suit :
Contre-vérification des dossiers (CVD)
Dans le cadre de la CVD, on a prélevé un échantillon aléatoire de personnes couvrant la population cible du Recensement de 2011 à partir de bases de sondage indépendantes de ce recensement. Ces bases incluent entre autres la liste de personnes dénombrées lors du Recensement de 2006 et une liste des naissances intercensitaires consignées dans les registres provinciaux des naissances. L'échantillon de la CVD de 2011 était formé de 67 840 personnes dans le cas des provinces et de 1 926 personnes dans le cas des territoires. On a examiné la base de données du Recensement de 2011 pour déterminer si les personnes faisant partie de l'échantillon avaient été dénombrées.
On a également effectué, au besoin, des interviews dont la majorité ont été des interviews téléphoniques assistées par ordinateur (ITAO), à partir des bureaux régionaux (BR) pour recueillir des renseignements supplémentaires en vue de recherches additionnelles dans la base de données du Recensement de 2011. On a complété une interview dans 79,5 % des 16 955 cas transmis aux BR. Le poids d'échantillonnage a été rajusté afin de tenir compte des cas de non-réponse. Le poids d'échantillonnage total des non-répondants a été réparti entre un groupe de répondants ressemblant plus aux non-répondants pour ce qui est de leur tendance à répondre.
L'estimation du sous-dénombrement de la population est établie en fonction du nombre de personnes faisant partie de l'échantillon de la CVD qui sont considérées comme des personnes « omises ». Ces personnes faisaient partie du champ du Recensement de 2011, mais il n'y a aucune preuve de dénombrement dans la Base de données des réponses du Recensement de 2011. À l'échelle nationale, 4 745 personnes de l'échantillon de la CVD ont été classées comme des personnes omises dans les provinces et 901 dans les territoires.
Étude sur le surdénombrement du recensement (ESR)
Le surdénombrement a été établi en effectuant un appariement entre la base de données du Recensement de 2011 et une liste partielle des personnes qui auraient dû être dénombrées d'après des sources de données administratives, suivi d'un appariement entre les personnes non appariées de la base de données du Recensement de 2011 et la base de données elle-même. L'ESR a donc permis d'effectuer un couplage probabiliste avec les sources administratives et un autre avec la base de données du recensement. Le couplage probabiliste permet d'établir des appariements qui ne sont pas tout à fait exacts. Un échantillon des paires de doubles potentiels a été sélectionné pour chacun des couplages et les caractéristiques démographiques et les noms ont été examinés afin de déterminer les cas de surdénombrement.
